Nous sommes donc le 17 août et sortons tout juste du cabinet du pédiatre.
Retour en vitesse à la maison pour rassurer le grand frère (qui n'a que deux
ans), la famille et en route pour le Pôle Femme-Mère-Enfant de l'Hôpital de
Lorient. Arrivée vers midi. J'avais préparé un sac d'affaires pour mon bébé avec
le lait, des changes, des couches et le chargeur de téléphone (oui j'avais
pensé à faire un sac - je sentais bien l'utilité du sac)
Là, nous sommes pris en charge dans des locaux neufs, pas encore terminés. Ca
sentait encore la peinture et les morceaux de scotch n'étaient pas tous retirés
des poignées de porte et des plinthes.
Nous voyons ainsi errer deux infirmières dans les couloirs et une fillette de 6
ans tout au plus courant partout en hurlant ! (mmmmm je me sens déjà chez moi
SUPPPPEEEERRR !)
C'est ainsi qu'on nous installe dans un box avec un petit lit à barreaux. Mauvais souvenir le lit à barreau avec un bébé souffrant dedans… bref.
Après avoir raconté 3 fois notre histoire à l'interne, la stagiaire puéricultrice et l'infirmière, enfin notre petit est mis sous perf, oui histoire qu'il se nourrisse un ptit peu (il n'avait pas mangé depuis 6 h du mat)
Et c'est parti pour une attente interminable...
Ils nous avaient dit : "Nous allons mettre votre bébé en observation" mais en réalié ça voulait dire "on vous laisse pourrir là quelques heures, et en attendant observez votre enfant"
J’en pouvais plus ! en quatre heures rien. Non je suis mauvaise, nous avons
eu une visite de temps en temps pour voir si nous n’étions pas partis.
Et enfin l’interne revient ! Il était donc 16 heures. Là, elle prend un air grave me regarde droit dans les yeux, et me dit : « … Madame, je crois que je sais ce qu’a votre bébé, vous donnez trop à manger d’un seul coup, c’est normal qu’il vomisse ! A son âge, il faut lui donner des biberons de 90 ml tout au plus et 7 a 8 fois dans la journée, pas 3 ou 4 de 150 ml ! Vous allez rentrer chez vous et faire ce que je vous ai dit, ça va aller… »
Vous n’imaginez pas à cet instant précis les envies de meurtre qui m'ont submergée.
J’ai failli lui sauter à la gorge… Il n’était pas question que je sorte d’ici
sans le moindre examen, ce que je lui ai fait savoir très clairement bien
entendu. Elle a du sentir le problème car sans plus rien dire, a tourné les
talons et en partant m’a dit « je
reviens je vais en parler à ma chef »
*OUAIS C’EST CA VA EN PARLER A TA CHEF !!!!!!!!!!*
Et c’est dans ces conditions que 2 heures plus tard, ladite interne revient
et me dit (elle était magique cette interne quand j’y repense) : « …J’ai parlé à ma chef, vous avez de
la chance elle est gastropédiatre (oh bah oui la chance dis donc) elle m’a dit qu’on allait lui faire une
échographie… »
Alleluia !!
18h30 en route en ambulance pour le centre de radiographie… La l’infirmière en transports (celle qui fait les trajets comme son nom l’indique) me dit : « …Ne vous inquiétez pas pour l’échographe, il ne parle pas, il n’est pas très sympa mais il est bon… »
(Me voilà rassurée s’il n’est pas cool mais bon, je ferai avec, ça ira très
bien...)
Voici venu le temps de l’échographie ! le bébé est installé,
l’échographe (pas bavard) commence son examen. Alors en effet, il ne parle pas,
mais alors pas du tout ! Et pour cause, il ne parle pas le français !
Alors forcément ça limite les possibilités de blagues hein !
Au bout de 15 bonnes minutes, je vois une interne arriver puis deux puis
trois ! ils regardent attentivement l’écran et hochent la tête d’un air
entendu… Moi évidemment, je regarde et je ne comprends rien vous imaginez. (Bon
hey les gars on y va là ça fait 20 minutes que vous matez le bidon de mon ptit
et vous me dites rien on y va là ou quoi ?!!!)
Et soudain, l’échographe que j’avais fini par imaginer
biélorusse me dit avec un air déconfit : PYLORRRRRE
A cet instant vous ne pouvez pas imaginer mon soulagement !!! J’en
étais sure ! je savais ce qu’était une sténose du pylore, j’avais espéré
que le problème vienne de là !
La Sténose du pylore implique une petite intervention chirurgicale qui règle définitivement le problème. Pour ceux qui ne connaissent pas, la sténose du pylore c’est ça. En gros le petit muscle entre l’estomac et l’intestin s’épaissit, ne laissant plus passer aucune nourriture. Donc l’estomac n’étant jamais vide, le bébé a de sacrées remontées acides, donc ne mange pas, vomi ce qu’il mange (quand il mange) et je vous passe le reste des détails.
La Sténose du pylore implique une petite intervention chirurgicale qui règle définitivement le problème. Pour ceux qui ne connaissent pas, la sténose du pylore c’est ça. En gros le petit muscle entre l’estomac et l’intestin s’épaissit, ne laissant plus passer aucune nourriture. Donc l’estomac n’étant jamais vide, le bébé a de sacrées remontées acides, donc ne mange pas, vomi ce qu’il mange (quand il mange) et je vous passe le reste des détails.
Le problème étant identifié et Lorient ne pratiquant pas ce genre d’intervention,
c’est généralement départ pour Nantes ou Rennes. Pour des raisons pratiques, j’ai
pu choisir Rennes. En 3 jours c’était réglé. J’avais récupéré un bébé tout
neuf.
Il vient d’avoir un an, c’est un bébé très bien portant plutôt goinfre et en
excellente santé.
Pour la petite histoire, je suis restée 3 jours dans ce centre hospitalier,
j’y ai croisé des parents très attachant et très courageux, de nouveaux nés
ayant des pathologies absolument effrayantes.
Nous à côté avec notre petite intervention de rien du tout, nous aurions pu
être considérés comme quotité négligeable et pourtant nous avons bénéficié d’un
traitement de premier ordre.
Merci à vous les infimiers, médecins, chirurgiens et anesthésistes du service. Merci du fond du coeur.
C'est ainsi que nos vacances ont réellement commencé le 23 aout… vivement les prochaines !
C'est ainsi que nos vacances ont réellement commencé le 23 aout… vivement les prochaines !
That’s All Folks
Je suis contente d'avoir pris le temps de lire tes deux billets aujourd'hui, j'aurai eu mille misères à supporter l'attente. Je comprends mieux pourquoi tout le monde s'excitait sur Twitter! Tes pauvres lecteurs.
RépondreSupprimerQuelle histoire en tout cas. J'en frémis... Je m'imagine là...
Quant à cette connasse d'interne, je ne sais pas comment tu as fait pour ne pas l'encastrer dans le mur du couloir. Je crois que je lui aurais littéralement sauté à la gorge. Respect.